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Le syndrome du super-héros (et pourquoi s’en débarrasser !)

Quel est le point commun entre tous les super-héros ? Batman, Superman, Spiderman et les super-héros nouvelle génération à la sauce Marvel et DC Comics ? Beaucoup mettent des collants et même un slip par-dessus mais ce n’est pas ça. Ce qui caractérise systématiquement un super-héros, c’est qu’à la fin…

À la fin, il meurt seul !

(Si si réfléchissez bien et réfléchissons-y ensemble 😉 ⬇️)

Depuis que je suis né, on me dit que je suis un super-héros.

Je ne dis pas ça pour me la raconter car finalement, vous allez voir, je ne pense pas que ce soit un truc dont on peut se vanter.

Dans ma famille, à l’école et surtout dans le boulot, on me voit bien souvent comme quelqu’un qui n’a besoin de personne et qui peut surmonter n’importe quel obstacle.

Quelqu’un qui va vite, tout le temps et qui ne fatigue jamais.

On m’appelle d’ailleurs souvent Super-Ludo, un surnom affectueux mais qui est en fait lourd de responsabilités.

Le syndrome du super-héros c’est quoi ?

Le syndrome du super-héros consiste pour une personne normalement constituée (comme nous tous !) à porter sur ses épaules des responsabilités qui ne sont pas les siennes pour aider, ne pas déranger, être reconnu et surtout ne pas être rejeté.

Je m’explique.

Je me souviens de mon 1er stage. C’était un stage en banque qui m’a laissé un excellent souvenir et un très bon ami.

J’y ai également rencontré celle qui est la meilleure manager que j’ai pu voir jusqu’alors.

Lors de ce stage, je suis arrivé avec l’idée que je ne voulais pas handicaper l’équipe et j’ai tout mis en œuvre pour être autonome en quelques jours.

Peut-être même en quelques heures.

Je n’ai posé aucune question, sollicité aucune aide et me suis mis à bosser comme un collaborateur présent depuis des mois.

J’ai joué au super-héros.

Cool ? Oui, mais pas que…

Car ça, c’est pour la partie visible de l’iceberg.

Derrière, il y avait du stress de faire une erreur, du stress de ne pas trouver la réponse et de la fatigue à digérer tous les contenus à ma disposition.

Quand on est en stage, qu’on est jeune, frais et plein de motivation ça passe.

Mais conserver ce comportement, cette posture du super-héros, s’avère être à terme usant et je pense que c’est une des raisons principales pour lesquelles beaucoup doivent faire face à un burnout.

Selon moi en tous cas (nous y reviendrons !).

Alors pourquoi jouons-nous au super-héros ?

Il y a deux raisons selon moi. Une raison purement personnelle et une raison plus sociétale.

#1 Nous jouons au super-héros sous la pression de la société

Je commence par ce point car c’est le point le plus facile.

Nous vivons dans une culture dans laquelle la souffrance est valorisée. Dans la religion d’abord et puis dans le travail ensuite.

Il faut souffrir pour être digne.

Pour réussir, il faut travailler dur. Il faut se tuer à la tâche. Il faut se battre, sans cesse.

L’effort est pour nous le seul indicateur pour mesurer le mérite d’une personne. Pour être heureux, il faut se faire mal.

C’est ce qu’on nous apprend depuis qu’on est né. Mais là aussi, je vous encourage à méditer : quel est le lien de cause à effet entre douleur et bonheur ?

N’y a-t-il pas une autre option ?

Il y a 1 an je vous aurai dis non. Aujourd’hui, j’ai changé d’avis 😀

#2 Nous jouons au super-héros pour régler nos traumatismes

Si nous jouons au super-héros, c’est avant tout pour nous défendre contre des peurs aujourd’hui irrationnelles mais qui ont eu tout leur sens dans le passé.

Nous avons tous des blessures qui ne se referment pas, que nous le voulions ou non.

On peut avoir peur d’être rejeté, d’être abandonné, de manquer d’attention… Je vous laisse réfléchir sur la cause de votre syndrome 😉

Pour éviter tout ça, on veut se montrer remarquable, exceptionnel, indispensable.

Alors on ne demande pas d’aide, on ne s’écoute pas, on ne s’autorise pas à faiblir et on avance à la schlague.

Et ça, comme nous allons le voir, ce n’est pas une bonne idée…

Le syndrome du super-héros : les dérives

Quand on a la chance de côtoyer une personne qui prend très à cœur son rôle de super-héros, on a tendance à compter un peu trop sur elle.

J’ai trop de boulot ? Je vais aller voir le super-héros, il va me filer un coup de main.

Je bloque sur un truc ? Je vais aller voir le super-héros.

J’ai peur de supporter certaines responsabilités, de prendre des décisions importantes ? Bingo, le super-héros est toujours là.

Ce sont les dérives du syndrome de super-héros.

À force de jouer les super-héros, votre entourage se montre toujours plus exigeant envers vous.

Sans aucune volonté de vous nuire rassurez-vous (enfin la plupart du temps !).

Et comme vous jouez les super-héros pour résoudre sans doute un problème narcissique, un manque d’attention ou un besoin irrationnel de reconnaissance, vous ne lâchez pas et vous en faites toujours plus.

Pire, vous vous convainquez qu’on vous en demande toujours plus.

(On ne va pas développer, je pense que ça pourrait faire l’objet d’un bouquin entier mais on pourra en parler ici ou ailleurs si vous le souhaitez 😇) 

Les 3 risques du syndrome du super-héros.

Risque #1 : Décevoir

Quoi que vous puissiez lire ou voir sur Internet, on est tous des humains avec les mêmes limites.

Si vous vous efforcez contre vents et marées de conserver votre costume de super-héros, un jour, vous craquerez.

Vous ne pourrez plus être à la hauteur des attentes qu’on place en vous.

Vous redeviendrez une personne lambda : fatiguée, démotivée, qui baisse les armes. Et là, votre entourage ne comprendra pas.

« Mais en fait, super-machin il est comme nous ! Il n’a rien d’exceptionnel… »

Et ça, pour une personne qui tente de résoudre une blessure profonde via le syndrome du super-héros, se faire cataloguer de « normal », c’est très douloureux.

Pire, si vous montrez la moindre faille, certaines personnes pourraient vous accuser de ne pas en avoir fait assez.

Injuste non ?

Totalement !

Risque #2 : La Fatigue (la vraie !)

Quand on est atteint du syndrome du super-héros, on a fortement tendance à ne pas écouter ses propres besoins.

Pire, on a tendance à défier notre corps pour repousser nos limites.

Je suis fatigué ? Non, c’est mon corps qui est fatigué, moi et ma tête, on va lui montrer qu’on peut faire bien plus.

J’ai faim ? Non, je vais aller courir et on verra si j’avais vraiment faim.

Ça marche, un temps.

Mais au bout d’un moment, la machine dit stop. Naturellement.

Et un matin, vous vous apprêtez à enfiler votre costume de super-héros pour sauver le monde et votre corps que vous maltraitez depuis un moment vous renvoie au lit.

Les super-héros dorment, récupèrent et se nourrissent. Il n’y a qu’à regarder la trilogie Batman de Nolan pour vous en rendre compte.

Risque #3 : Mourir tout seul

Vous l’aurez compris, j’ai moi-même été atteint du syndrome du super-héros.

Et un jour, une personne avisée m’a sorti une punchline que je n’oublierai jamais :

« À la fin, les super-héros, ça meurt toujours tout seul ».

Ici, je ne vais pas développer.

Cette phrase, je l’ai méditée des semaines entières et elle a trouver un fort écho en moi. J’oeuvre depuis pour laisser mon costume au placard…

Je vous laisse méditer à votre tour sur cette remarque et nous pourrons échanger quand vous le souhaitez.

Alors, allez-y, balancez votre cape à la poubelle !

 

Commentaires

6 commentaires

Alishenta

Il faut apprendre à écouter son corps pour ne pas craquer et surtout profiter de sa vie qui dure de toute manière pas assez longtemps, super héros ou pas 😉

Ludo

Entièrement d’accord 🙂 Je pense que le prochain article va te plaire !

Corruble

Je partage Ludo 👍

Ludo

Merci Fabienne 🙏🏻

Coussot-Picot

Solidaire avec vous Ludovic!
Après être tombée, j’ai aussi rangé mes costumes de super héroïne au placard: celui du boulot, et celui de la maison!
Ils me manquent encore souvent, et d’autant plus à la maison, avec mes deux petites de 6 et 3 ans!
Mais j’ai aussi pris un nouveau départ!
Conseillère auprès des entreprises et des personnes en situation de handicap pendant plus de 10 ans, je me reconvertie et prends une route épanouissante sur le web!
Et sans cap cette fois ci😉, avec bonheur, en espérant que cela suffise à ma “réussite”, sans m’en tuer au travail🍀
Merci d’avoir ouvert cette discussion Ludovic, on se sent moins seul, et on ouvre effectivement une boîte un peu tabou, qui, une fois éclairée, permettra à chacun d’y voir un espace de vie.

Ludo

Malheureusement, il faut parfois prendre le mur pour prendre conscience qu’il y a une autre manière de voir les choses 🙂

Félicitations pour votre reconversion et plein de réussite dans vous nouveaux projets 😀

Moi aussi mon costume me manque parfois mais de moins en moins (et surtout pas le slip par dessus le collant haha !)


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